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P. Demurger, DG de la MAIF : « des cas très inspirants »

P. Demurger, DG de la MAIF : « des cas très inspirants »

Pascal Demurger

Directeur général du groupe MAIF
Je viens de terminer la lecture du livre d’Isaac Getz et de Laurent Marbacher « L’entreprise altruiste », que je vous conseille vivement ! Vous y lirez des grands principes avec lesquels je suis totalement aligné et, surtout, des cas d’entreprises très inspirants. Je retrouve la MAIF dans un grand nombre de valeurs et d’actions portées par celles-ci. Je suis en effet convaincu que la meilleure façon de concilier éthique et performance est de considérer l’obtention de bons résultats économiques comme « une conséquence organique » de la finalité sociale. Certaines entreprises étudiées par les 2 auteurs poussent le raisonnement jusqu’à une certaine radicalité, ce qui n’est pas sans m’offrir matière à réflexion 😉
Posté sur LinkedIn le 9 Mars 2020
La Directrice d’une maison de retraite parle de notre livre

La Directrice d’une maison de retraite parle de notre livre

Florence Vichi est directrice d’une maison de retraite. Elle a partagé ceci avec nous après avoir lu notre livre.

Bonjour Isaac et Laurent.

Merci pour votre livre « l’entreprise altruiste », un livre formateur qui raconte des histoires inspirantes et rassurantes.

Ce livre a renforcé ma pratique, ma sémantique. J’ai rajouté à mes phrases leitmotiv toujours en tête, quelques mots importants. Je disais : les valeurs sont reconnaissables par le fait qu’elles sont « sans repos, ni cesse » aujourd’hui, je rajoute et « sans conditions », avec un S !

Notre fil rouge,  nos valeurs : Équité, Transparence, Confiance , etc… qui sous entendent  que la suite est riche en conséquence.

Je suis directrice d’une maison de retraite, un secteur d’activité qui souffre d’une mauvaise image, de manque d’attractivité et on peut donc y voir un avenir pessimiste.

Mais mon engagement, mon management et mes lectures inspirantes me montrent que paradoxalement nous sommes peut-être un des secteurs qui va devenir ce qui est de plus en plus recherché dans la vision du travail. Nos métiers sont porteurs de sens, l’engagement est fort, le travail d’équipe pluridisciplinaire est omniprésent, nous pouvons être des créateurs de valeurs sociales puissants. Les liens, les échanges, les interactions entre résidents, familles, salariés, bénévoles, administrateurs, visiteurs, partenaires, fournisseurs, voisins…sont sources de projets innovants, transversaux, humanistes.

Votre livre donne confiance en l’avenir.

Je voulais donc vous remercier de cet oxygène.

Au plaisir de lire le prochain livre.

Florence Vichi

Une note de lecture par Pierre Ghenassia, chef d’entrepsie

Une note de lecture par Pierre Ghenassia, chef d’entrepsie

L'altruisme n'est plus un luxe mais une nécessité

Pierre Ghenassia, Président de SOGECC est un lecteur attentif depuis toujours de nos ouvrages (voir sa critique de « Liberté & Cie »).

Ci-dessous il se livre à la lecture de « L’entreprise altruiste ».

Je voudrais, en toute priorité, poser une question existentielle :

– N’est-ce pas donner un sens à sa vie que d’avoir le plaisir, la satisfaction, de constater que, par ses actions favorables envers autrui, on a fait du bien, donné du bonheur? Enfin, ne fait-on pas le constat que, paradoxalement, donner est gratifiant, que, tout en contribuant au bonheur des autres, on parfait le sien ?
D’ailleurs nombre de citations nous le rappellent.
Ainsi, Goswin de Stassart d’écrire:

« il n’est pas de plaisir plus doux que de faire des heureux».

Ou encore de Charles Nodier qui énonce :

«Plaisir non partagé n’est plaisir qu’à demi,
on le double quand on le donne».

Donner, faire plaisir, sans en attendre une contrepartie immédiate, dénote une ouverture d’esprit, un sens du partage. Le fait de donner est, d’emblée, la démonstration qu’on s’intéresse aux autres, qu’on a mis, au second plan, son égocentrisme naturel.
Cette démarche, traduction de notre empathie, dénote notre capacité à nous mettre à la place de l’autre, de le comprendre. Mieux encore, elle trahit notre charisme dès lors qu’en prenant égard aux personnes, on flatte leur ego, on fait preuve de confiance à leur égard (et pour cause, on ne donne pas à un bandit : on est volé!).
Ce qui « fonctionne » individuellement pourquoi ne « marcherait-il » pas pour une entreprise ?
A cette question ISAAC GETZ, et LAURENT MARBACHER ont trouvé, en réponse, un certain nombre d’entreprises qui pratiquent l’abnégation.

Pour continuer à lire…

Jean-Baptiste Dernoncourt, l’ex-PDG de Carrefour Roumanie sur l’entreprise altruiste

Jean-Baptiste Dernoncourt, l’ex-PDG de Carrefour Roumanie sur l’entreprise altruiste

Jean-Baptiste Dernoncourt était jusqu’à l’année dernière le PDG de la division Carrefour en Roumanie (2 milliards de CA) où il a co-construit une entreprise libérée, l’aventure qu’il décrit dans le livre Defeating Dracula à paraître d’abord en anglais en 2020.

Jean-Baptiste a lu L’entreprise altruiste et a bien voulu partager ses impressions ici. Voici son texte.

De l’entreprise libérée vers l’entreprise altruiste

Par Jean-Baptiste Dernoncourt, auteur de Defeating Dracula: A Romanian Retail Giant’s Quest for Freedom and Trust (Rosetta Books, à paraître fin 2020)

Le concept d’entreprise libérée développé dans Liberté & Cie brillait par sa simplicité. L’Homme (les femmes et les hommes) est bon et travaille mieux quand il est libre que lorsqu’il ne l’est pas. La preuve en est que des femmes et des hommes engagés chez eux devenaient désengagés dès qu’ils passaient la porte de l’entreprise sans pourtant devenir des personnes différentes. A cela s’ajouta rapidement le besoin pour le résultat économique en tant que performance de retrouver sa place sémantique, i.e., une conséquence et non un objectif ; quand l’objectif est le résultat, où se trouve le processus ?

Le concept de l’entreprise libérée a depuis suffisamment rencontré de résistance pour justifier son existence. Des centaines d’entreprises s’y sont essayé et en prennent encore aujourd’hui le chemin, chacune à leur manière — la seule possible.

Mais ce faisant, une inversion s’est parfois produite. Les leaders libérateurs, tout à leur découverte et leur souhait de faciliter l’émergence d’un contexte de liberté et de responsabilité pour les femmes et les hommes qui composent leurs entreprises, se retrouvent parfois pris en tenaille entre deux tensions : celle de liberté des gens à l’intérieur de l’entreprise et celle perçue comme du contrôle de la part des personnes à l’extérieur de l’entreprise : les actionnaires, les marchés financiers, les investisseurs, les partenaires économiques…. Et parfois les clients. De nombreux leaders se sont alors mis à fonctionner comme des écluses, en faisant monter ou baisser le niveau de l’eau selon les personnes à qui ils s’adressaient. D’autres développèrent un nouveau principe, celui la « croissance malgré » : malgré les actionnaires, malgré les partenaires ou malgré les clients.

Les écluses sont faites de pierre, pas les humains. Les premiers ne s’épuisent pas, les seconds si. Plusieurs entreprises et leaders en ont fait la parfois douloureuse expérience.

L’entreprise altruiste répond à cette tension comme l’entreprise libérée libérait (sic) la précédente ; en la transcendant plutôt que de la combattre, par le biais d’une extension des deux mêmes principes que ceux sous-tendant l’entreprise libérée.

Les femmes et les hommes sont bons et travaillent mieux quand ils sont libres.

Tous. Les employés sont des femmes et des hommes donc ils sont bons. Les actionnaires, les partenaires économiques, les investisseurs et les clients sont aussi des femmes et des hommes. Ils sont donc aussi bons. Et ils ont le même besoin de liberté. Il suffit donc de les considérer comme tels, de la même manière que les employés. Ce n’est finalement pas plus difficile que la fois précédente, ce qui ne veut pas dire que cela ne l’était pas.

Quant au résultat économique, sa présence en tant que conséquence s’étend de la performance à la raison d’être de l’entreprise. L’entreprise ne peut sémantiquement avoir pour raison d’être le résultat qui est une conséquence. L’entreprise altruiste parvient à cette synthèse en redonnant cette fois-ci au travail la place de référence qui lui appartient. Aucun d’entre nous ne consomme le fruit de son travail au sein de l’entreprise. Même ceux qui se sont remis à cultiver leurs propres légumes dans leur jardin s’habillent ailleurs, sont transportés par des infrastructures auxquels ils n’ont pas participé ou se chauffent à l’aide de services qu’ils ne proposent pas. Pour reprendre les mots d’un philosophe allemand du début du 20e siècle – Rudolf Steiner – nous travaillons pour les autres. Quoi donc de plus normal qu’une entreprise dans laquelle tous travaillent pour l’autre se donne pour mission l’autre ?

Merci à Isaac et à Laurent de nous donner à remettre les concepts à l’endroit.

D’aucuns pourraient se demander quelle sera l’extension suivante de ces recherches. Faire peut-être la parfaite lumière sur ce qui, après la confiance et l’autre, vit encore dans l’ombre ? Et découvrir que dans ce processus, et non dans son résultat, réside notre propre liberté.

 

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